4. Espèces invasives dans les océans
Le transport des espèces invasives marines (3/3)
4. Aquariophile
Des espèces aquatiques issues du commerce aquariophile sont parfois relâchées à la mer, intentionnellement ou non.
Le commerce lié aux aquariums domestiques et à l'intérêt grandissant pour les mares et les étangs a conduit,
dans certaines parties du monde, à une augmentation des importations et de la culture d'espèces exotiques et ornementales.
Il arrive que des particuliers se débarrassent de leurs poissons ou de leurs plantes d'aquarium directement
dans les rivières ou dans la mer.
L'aquaculture de ces espèces exotiques peut également donner lieu à des libérations involontaires.
Un des exemples les plus connus et aux conséquences désastreuses est la libération non-intentionnelle d'une algue verte pérenne, Caulerpa taxifolia, qui passa du musée océanographique de Monaco directement dans la mer Méditerranée. En 1984, quand l'algue fut repérée pour la première fois dans la mer, elle occupait une surface d'un mètre carré au large de Monaco. Aujourd'hui, l'algue s'est répandue sur des milliers d'hectares de fonds marins le long des côtes de France, d'Espagne, d'Italie et de Croatie (IMO). Elle a pris la place des espèces indigènes et réduit l'habitat naturel des larves de poissons et des invertébrés.
Aussi appelée "algue tueuse", Caulerpa taxifolia est originaire de l'océan Indien. Cette algue est utilisée comme plante ornementale dans les aquariums du monde entier.
5. Commerce de fruits de mer et de poissons vivants
L'industrie des fruits de mer et des poissons traite les organismes marins et d'eau douce (vivants, frais, gelés ou préparés) comme les poissons, les crabes, les homards, les palourdes, les moules ou les huîtres. Les organismes marins vivants ou frais issus de cette industrie et qui sont relâchés accidentellement ou intentionnellement dans des eaux locales peuvent introduire des maladies (propagées par des virus ou des bactéries), des parasites et d'autres passagers clandestins dans ce nouvel environnement. Ces maladies et ces parasites peuvent décimer les espèces indigènes, tandis que les poissons et fruits de mer eux-mêmes peuvent devenir invasifs à mesure qu'ils se reproduisent et établissent des populations capables d'entrer en compétition avec les espèces locales.
Un exemple connu de poisson invasif est le poisson à tête de serpent (Channa argus). Les têtes de serpent sont de grands poissons prédateurs originaires de l'Asie de l'Est et appréciés pour leur chair en Chine, au Vietnam et en Thaïlande. Il existe 30 espèces de poissons à tête de serpent, dont la plupart sont des espèces d'eaux chaudes qui ont été commercialisées comme poissons d'aquariums aux Etats-Unis. Quelques-unes de ces espèces sont capables de survivre dans des climats froids.
En mai 2002, plusieurs poissons à tête de serpent furent retrouvés dans le fleuve Potomac dans l'état du Maryland (U.S. Fish and Wildlife Service 2002). Depuis lors, des centaines de ces poissons ont été vus dans les lacs et les rivières le long de la côte est et dans la région du Midwest, y compris à New York et à Boston. On pense qu'ils ont été introduits aux Etats-Unis pour leur chair ou comme poissons d'aquarium et qu'ils ont ensuite été relargués accidentellement ou intentionnellement dans certaines rivières ou étangs.